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L'ACTUALITÉ

La leptospirose en France: quelle surveillance? La leptospirose en France: quelle surveillance?

La leptospirose en France: quelle surveillance?

05 mai 2017

La leptospirose est une zoonose émergente dans le monde, y compris en Europe. Elle reste largement sous-estimée du fait de l’absence de symptômes spécifiques et d’un manque de sensibilisation au sein de la communauté médicale. Qu’en est-il de sa présence en France ?

La leptospirose est la maladie zoonotique la plus répandue dans le monde en raison du grand nombre de mammifères réservoirs, sauvages ou domestiques, qui peuvent être porteurs de la bactérie. Elle provoque plus de 1 million de cas et est responsable d’environ 60 000 décès par an. Pendant les années 2014-2015, un doublement du nombre de cas a été constaté par rapport aux années précédentes en France métropolitaine, avec plus de 600 cas et une moyenne de 700 cas dans les Départements et collectivités d’outre-mer où les conditions climatiques sont propices au maintien de la bactérie dans l’environnement.

Un diagnostic souvent tardif

Le diagnostic est souvent tardif au cours de l’infection. Le spectre clinique de la leptospirose pouvant varier d’un état pseudogrippal à une insuffisance rénale aiguë, ce syndrome peut être confondu avec d’autres maladies telles que la grippe ou, dans les régions tropicales, le paludisme ou la dengue. Un panel de tests pour le diagnostic moléculaire ou sérologique de la leptospirose est disponible. Cependant, le choix, dans la prescription, du test est très dépendant de la cinétique de l’infection, en particulier de la date d’apparition des signes cliniques.

Le rôle des LBM

En France, les techniques de PCR et de sérologie Elisa IgM sont largement utilisées, notamment depuis leur inscription à la Nomenclature des actes de biologie médicale (NABM) et leur remboursement en septembre 2014. En revanche, le Test de micro-agglutination (MAT) ne figure plus parmi les actes remboursés. Le changement de la NABM a considérablement modifié le diagnostic de la leptospirose. Ainsi, l’Elisa IgM est maintenant largement utilisé, remplaçant le MAT.

Avec le changement de nomenclature, en septembre 2014, et le remboursement de la PCR dans le sang et de la sérologie Elisa IgM, l’accès aux techniques diagnostiques pour les laboratoires de ville et hospitaliers a permis une prise en charge rapide des cas et la mise en place de systèmes de surveillance et de gestion spécifiques dans les zones où l’incidence est élevée. Cependant, ces deux techniques ne permettent pas de mettre en évidence le sérogroupe ou le génotype en cause dans l’infection. Il est donc important que les laboratoires envoient au Centre national de référence les sérologies ou les extraits d’ADN testés positifs pour typage afin de continuer le suivi épidémiologique des souches circulantes.


Pour lire l’intégralité de l’étude :

« Diagnostic, surveillance et épidémiologie de la leptospirose en France » ; P. Bourhy, A. Septfons et M. Picardeau ; Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) ; 2017 ; (8-9) : 131-7.

http://invs.santepubliquefrance.fr/beh/2017/8-9/2017_8-9_1.html

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