L'ACTUALITÉ

Une tendance préoccupante. Une tendance préoccupante.

Légère baisse de la consommation d’antibiotiques en 2014

04 janvier 2016

Dans le cadre de la Journée européenne de sensibilisation au bon usage des antibiotiques, le 18 novembre 2015, l’Agence nationale de sécurité des médicaments (ANSM) et l’Institut de veille sanitaire (InVS) ont publié un nouvel état des lieux de l’évolution de la consommation et des résistances aux antibiotiques. La tendance ? « Préoccupante », selon les autorités sanitaires.

À l’hôpital, la consommation d’antibiotiques est restée stable en 2014. Mais, en ville, après trois ans de hausse consécutive, elle a légèrement diminué l’année dernière, probablement en raison de la faible incidence des pathologies hivernales. Pour autant, la prescription de ces traitements demeure supérieure de 7 % à ce qu’elle était dix ans ans plus tôt. La tendance globale reste donc orientée à la hausse, notamment pour les pénicillines à large spectre. Les experts relèvent également un usage plus important des carbapénèmes, considérés comme des antibiotiques de dernier recours, en 2014 par rapport à 2013. Enfin, ils notent que « le recours à l’association amoxicilline-acide clavulanique continue de progresser, ce qui constitue un sujet de préoccupation car cet antibiotique est particulièrement générateur de résistances ».

Des résultats contrastés pour ce qui est des résistances

Pour ce qui concerne les résistances, l’InVS et l’ANSM estiment que les données restent « encourageantes » pour le pneumocoque  en ville ainsi que pour le staphylocoque doré à l’hôpital, avec une baisse « quasi-constante » depuis dix ans. En revanche, une « vigilance renforcée est toujours nécessaire » concernant les entérobactéries.

Par ailleurs, dans le cadre de ce bilan, l’ANSM et l’InVS ont réalisé, pour la première fois, une analyse spécifique des effets indésirables liés à la consommation d’antibiotiques. Ainsi, l’année dernière, 5 700 cas de patients présentant près de 8 000 effets indésirables ont été enregistrés, dont plus de 60 % graves. Les spécialistes pensent qu’il s’agit probablement d’une estimation basse en raison d’une sous-notification par les professionnels de santé de ce type d’effets.

Rappelons que le projet de Loi de santé comporte justement une disposition permettant de prendre des mesures par voie réglementaire afin de prévenir l’apparition de résistances. Enfin, comme l’a indiqué la ministre de la Santé, Marisol Touraine, lors de la Journée européenne, « les discussions, au niveau européen, sur la création d’un statut spécifique pour les antibiotiques sont engagées ».

Informations supplémentaires

  • Accès Restreint: non
Dernière modification le mardi, 05 janvier 2016