L'ACTUALITÉ

Le HCSP recommande d'inscrire la bilharziose urogénitale en MDO

22 janvier 2016

Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) suggère d’inscrire la bilharziose urogénitale dans la liste des Maladies à déclaration obligatoire (MDO) prévue à l’article D 3113-6 du Code de la santé publique.

Le diagnostic et le traitement de la bilharziose urogénitale, une affection parasitaire due à Schistosomia haematobium, permettent, au niveau individuel, de diminuer le risque de complications à long terme (infertilité, insuffisance rénale ou néoplasie). Au niveau collectif, ils ont vocation à interrompre le cycle de transmission de la maladie et donc la survenue de nouvelles contaminations. Contracté par pénétration cutanée des formes infectantes lors d’un contact, même bref, avec de l’eau douce, la bilharziose urogénitale est endémique en Afrique intertropicale, à Madagascar et au Moyen-Orient.

Mais un foyer de transmission autochtone a été découvert en Corse-du-Sud lors d’un diagnostic d’individus s’étant baignés dans la rivière Cavu durant les étés 2011 et 2013. C’est pourquoi, depuis 2011, le HCSP recommande de réaliser un dépistage sérologique de la bilharziose urogénitale sur toute personne résidant en France ayant eu un contact cutané, même bref, avec l’eau du Cavu, entre le 1er juin et le 30 septembre.

37 000 sérologies en 2014 et 120 cas autochtones

En 2014, la Direction générale de la santé (DGS) a lancé une campagne nationale d’information et de dépistage. Parallèlement, l’Institut de veille sanitaire (InVS) a mis en place un dispositif de recensement des cas autochtones de bilharziose urogénitale pour quantifier l’ampleur et la durée du phénomène et identifier d’éventuels nouveaux sites de transmission autochtones en France métropolitaine. 37 000 sérologies de bilharziose ont été réalisées par les laboratoires en 2014, contre 5 à 7 000 par an de 2011 à 2013. 120 cas autochtones en lien avec des baignades dans la rivière Cavu ont été signalés aux Agences régionales de santé (ARS), en majorité chez des enfants et des adolescents.

Le HCSP estime qu’il existe un risque d’extension de la zone de présence du parasite Schistosomia haematobium au sud de la France. Dans ce contexte, il recommande d’inscrire cette affection dans la liste des Maladies à déclaration obligatoire (MDO) et de lancer une campagne d’information auprès des professionnels afin de les sensibiliser.

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Dernière modification le vendredi, 22 janvier 2016